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L'invention du Hottentot

Histoire du regard occidental sur les Khoisan (XVe-XIXe siècle)


Libres cours



Dès leur rencontre avec les Européens, les habitants du Cap de Bonne-Espérance, à l'extrémité de l’Afrique, entrent en littérature. Visités par tous les navigateurs en route pour l’Orient, côtoyés par les résidents de la colonie, les Khoisan suscitent un intérêt démultiplié dont on rencontre l’écho dans les récits de voyage, les lettres de la Renaissance portugaise, les débats philosophiques sur l’origine des langues et des peuples, l’anthropologie des Lumières, ou encore la raciologie. Ainsi s’élabore, entre la fin du XVe et la fin du XIXe siècle, la figure du Hottentot. Une figure qui occupe une place centrale sur la scène de l’Ailleurs. Jouant les rôles, souvent paradoxaux, de l’homme premier ou liminal, de l’ignoble et du noble sauvage, le Hottentot a une histoire, qui l’éloigne des réalités africaines. Il devient un être sans chair, un sauvage de papier ô combien utile et manipulable. Du village néerlandais du Cap aux salons parisiens, des ateliers de gravure aux cabinets de dissection, des livres de bord à l’Encyclopédie, cet ouvrage retrace le destin d’un sauvage idéal.

François-Xavier Fauvelle

François-Xavier Fauvelle est historien de l'Afrique. Directeur de recherche au CNRS, il est l’auteur d’une vingtaine d’ouvrages sur l’histoire de l’Afrique, notamment une Histoire de l’Afrique du Sud (Le Seuil, 2006, réédition « Points » 2013), Vols de vaches à Christol Cave (avec J.-L. Le Quellec et Fr. Bon, Publications de la Sorbonne, 2009), Le Rhinocéros d’or. Histoires du Moyen Âge africain (Alma, 2013), À la recherche du sauvage idéal (Le Seuil, 2017).


Jean-Loïc Le Quellec, François-Xavier Fauvelle, François Bon
Vols de vaches à Christol Cave
Histoire critique d'une image rupestre d'Afrique du Sud
Locus Solus n° 2
C'est une peinture rupestre cachée dans un abri rocheux d'Afrique du Sud. À notre gauche, les assaillants, s'enfuyant après leur forfait ; à notre droite, les victimes, poursuivant leurs agresseurs en brandissant lances et boucliers.








Collaborations intellectuelles ou scientifiques :

François-Xavier Fauvelle, Claude-Hélène Perrot
Les Classiques de la Sorbonne
« Il est évident que la tradition orale, source qui n'est jamais unique, mais souvent essentielle, est d’un maniement particulièrement délicat. Elle est pleine de traîtrises, mais non pas pauvre, tout au contraire. À s’affronter longuement avec elle, on fixe peu à peu des règles empiriques qui permettent de l’utiliser à bon escient.»