La question du statut de la nature en esthétique et en art semblait être tombée en désuétude. Dans le contexte de la modernité artistique, l'artefact semblait avoir supplanté la nature, tandis que, sur le plan intellectuel, le concept de culture triomphait. Mais la floraison récente des théories du paysage indique qu'il faut repenser la question, et que c'est l'antinomie nature-culture qui est dépassée. En même temps, l'apparition d'une nouvelle forme d'art, le land art, rend à nouveau pertinente l'idée de créer artistiquement en utilisant un matériau naturel. Réévaluée comme invention permanente, non seulement dans le cadre de l'art, mais du point de vue plus général de l'environnement, la nature revient ainsi au premier plan. Sans préconiser un quelconque retour à une hypothétique pureté de la nature, de son état ou de sa notion, il est pertinent de réévaluer aujourd'hui son rôle à la fois dans l'art, notamment contemporain, et dans l'esthétique.