Entre 1914 et 1919, la question de la paix occupe dans les imaginaires et dans les pratiques des sociétés en guerre une place beaucoup plus centrale que celle généralement établie par l'historiographie. Si la violence de l'affrontement diffuse largement ses effets à l'ensemble du corps social, elle est pourtant loin d’anéantir la culture de paix forgée durant les longues décennies de paix de l’avant-1914.
En temps de guerre, la paix constitue l’« horizon d’attente » des combattants et de l’arrière engagés dans une « guerre pour la paix », mais aussi une succession d’expériences éphémères permettant de s’évader temporairement du conflit (permissions, distractions, fraternisations, etc.). Elle devient une revendication de plus en plus obsédante à mesure que la perspective d’une paix victorieuse semble s’éloigner, conduisant les États belligérants à explorer secrètement les possibilités d’une paix négociée.
Grâce à une grande variété d’approches, croisant les dimensions militaires, politiques, sociales et culturelles de la Grande Guerre, cet ouvrage entend étudier ce va-et-vient, dans ce temps pétri par la violence, entre le souvenir de la paix d’hier et l’impatience de son retour, en insistant sur les ambiguïtés du discours de la paix en temps de guerre, ses difficultés d’expression dans un contexte de censure, comme son instrumentalisation quand il s’agit de définir concrètement cette paix ou de la mettre en œuvre.
Contributions de :
Nadine Akhund, Julie d’Andurain, Anne-Laure Anizan, Gearóid Barry, Christophe Bellon, Carl Bouchard, Rémy Cazals, Antoine Champeaux, Landry Charrier, Michael Clinton, Emmanuelle Cronier, Paul Dietschy, Marie-Michèle Doucet, Rémi Fabre, Jean-Noël Grandhomme, Jean-Michel Guieu, Irène Herrmann, Norman Ingram, Stanislas Jeannesson, Valérie Lathion, Olivier Prat, Michel Rapoport, Philippe Salson, Anne Simon, Stéphane Tison.