L'ère hellénistique qui vit le monde grec s'étendre sur une grande partie de la « terre habitée » offre un cadre exceptionnel pour l'étude de la théorie des transferts culturels. Ce livre issu d'une journée d'études en Sorbonne rassemblant des historiens de l'antiquité a pour ambition d'éprouver la pertinence de ce concept encore jeune. Il place le politique au cœur de sa réflexion, car celui-ci permet d'ouvrir la discussion sur des univers qui lui sont indissolublement liés, en particulier le monde institutionnel, le monde juridique et le monde religieux qu'il soit polythéiste païen ou monothéiste juif. La période hellénistique pose de fait une problématique triangulaire, favorable à l'étude du jeu des transferts entre trois pôles : le pouvoir royal des souverains hellénistiques, les cités grecques, anciennes et nouvelles, et les pouvoirs non grecs, qu'il s'agisse des diverses communautés « indigènes », y compris les temples et les sanctuaires, ou bien encore des Romains, tous variablement récepteurs, vecteurs ou bien émetteurs d'éléments culturels, matériels ou immatériels, façonnant leurs propres identités. Il s'est agi de faire le point sur des dossiers importants en associant des synthèses et des exemples précis mettant en scène la problématique dégagée : « le politique et les institutions », « le politique et le droit », « le politique et la religion ». Cette rencontre scientifique, qui s'est voulue dialectique, n'a cependant nullement épuisé la perspective dégagée par les six enquêtes réunies en ce volume : contribuer au débat historique actuel en revisitant avec un regard aussi neuf que possible des phénomènes de réception réciproque qui fondent l'hellénisme.