À une époque où la société contractuelle est présentée comme un idéal émancipateur et modernisateur, il n'est pas inutile de mener une réflexion historique sur le phénomène contractuel. C’est ce à quoi s’emploie cet ouvrage, résultat du travail d’un groupe de chercheurs de plusieurs disciplines : des historiennes et historiens, un historien du droit, une spécialiste de littérature romane et un sociologue, examinent les formes et les implications de la montée en puissance du phénomène contractuel à l’époque médiévale.
En quatorze études précises menées à partir de dossiers de sources exceptionnels en France, Germanie, Italie et Espagne du viiie au XVe siècle, précédées d’une dense introduction et suivies d’une conclusion, l’ouvrage propose la première synthèse sur les transactions médiévales, utile tant aux historiens qu’aux sociologues et anthropologues.
Les transactions, entendues non seulement à travers les contrats qui les sanctionnent, mais aussi comme des processus de négociation, sont abordées à la fois sous l’angle juridique, dans leurs enjeux socio-économiques et dans leurs aspects matériels et scripturaux. L’intrication des dimensions marchandes et non-marchandes au sein de ces transactions constitue un des objets de réflexion du volume. Mais il les envisage dans toute leur richesse, faisant varier les situations sociales (famille, relations de travail, procédures judiciaires, échanges économiques…), les profils de contractants (le propriétaire foncier, le marchand, le chevalier, l’artisan…) et les usages sociaux de ces transactions. Cet ouvrage offre enfin aux lecteurs l’édition de nombreux documents étudiés par les auteurs.