À l'image du roi de France et d’autres princes de la fin du Moyen Âge, les ducs et les duchesses de Bourbon ont manifesté un goût marqué pour les livres. Ils s’attachèrent à les rassembler dans leurs résidences. C’est à Moulins, dans le château construit par Louis II à partir de 1375, que fut aménagée leur principale « librairie », même si des ouvrages étaient conservés dans d’autres lieux, comme l’hôtel de Bourbon à Paris ou le château de Chantelle au duché de Bourbonnais. Après Louis II, les ducs et les duchesses l’enrichirent considérablement. Avec la bibliothèque du château d’Aigueperse que Charles de Montpensier, quand il devint duc de Bourbon en 1505, apporta avec lui, et les livres hors inventaire que la présente étude a permis de mettre au jour, ce sont environ 600 volumes que possédaient les Bourbons au début du XVIe siècle. L’analyse de cet ensemble dévoile une tradition bibliophilique, qui ne négligea pas, à la fin de la période, les imprimés. Elle souligne le rôle actif des duchesses dans le développement de la bibliothèque. Comme pour les Bourgogne et les Anjou, la « librairie » a été un élément constitutif de l’identité princière. Si les livres disaient assurément l’honneur des ducs et des duchesses de Bourbon, ils participaient aussi à la définition de leur pouvoir.
Ont participé à ce volume : Claire Dechamps, Mathieu Deldicque, Marc-Édouard Gautier, Maxence Hermant, Marie-Pierre Laffitte et Olivier Mattéoni