Face à la puissance et à la complexité de la globalisation et des réseaux, certaines oeuvres d'artistes contemporains, répondent par un mouvement sensible vers le « chez soi ». Ce que nous avons appelé art domestique reste un phénomène polymorphe qui invite à penser notre mise en demeure, entendue à la fois comme abandon du corps au confort, au décor, et comme incrédulité à échapper aux agressions du monde extérieur. Côté femme, les choses ne s'arrangent pas, tant les pressions sociale et économique incitent à les faire rentrer « à la maison », tant « le modelage » des enfants et les tâches ménagères sont loin encore d'être équitablement partagés. C'est aussi que l'habitat, en tant que volume enveloppant, a son charme, son intimité, sa privauté. Des bricolages dominicaux aux technologies subtiles de la domotique, chacun y exerce « sa » créativité. Est-ce au sein ou en marge de la maison qu'il faut situer la présence des écrans et des alarmes, le foyer télévisuel, l'arbre de Noël ou les nains de jardin ? Quand la voiture sort du garage, c'est la maison qui déroule ses fauteuils, sa radio, sa clim…
En quoi l'art contemporain est-il imprégné d'un art de vivre commun, voire d'une conscience critique du quotidien que l'on pourrait qualifier de domestique ?