« En même temps que je commençais à m'imaginer en compositeur, je décidais de devenir musicologue. » Jamais je n’aurais pensé qu’il soit possible de dissocier composition et théorie musicale, recherche et création. Inversement, il m’était difficile d’imaginer devenir un compositeur qui ne soit pas aussi un praticien, c’est-à-dire un transmetteur : instrumentiste, mais aussi accompagnateur, improvisateur et, bien entendu, enseignant. Mon parcours ne s’est pas présenté à moi comme un effort pour affranchir, puis concilier des disciplines ou des domaines dont le cloisonnement m’étouffait. Je l’ai vécu intimement comme le déploiement naturel, logique et nécessaire d’une conception personnelle de la musique, élaborée dans un va-et-vient incessant et fécond entre la solitude du chercheur ou du compositeur et le partage avec les publics académiques ou mélomanes, ainsi qu’avec les autres arts, en particulier la littérature et le cinéma.