Ce numéro interroge de façon singulière la mémoire collective de la colonisation. À l'écart d’approches souvent trop lisses qui occultent la diversité des attitudes des acteurs individuels comme des ensembles populationnels négligés, il s’agit ici de mettre en valeur des pans de la mémoire collective qui ne relèvent ni des grandes narrations ou des récits estampillés ni de la justification ou de la repentance. À travers des travaux d’historiens, d’anthropologues, de sociologues et de politistes se penchant sur des « mémoires », des récits autobiographiques ou sur des vies d’acteurs des situations coloniales occultées par les « usages politiques du passé », ce sont des approches attentives aux ressentis des acteurs individuels et collectifs comme aux remaniements de la mémoire collective des situations coloniales qui sont ici privilégiées.