Ce numéro de Socio-anthropologie interroge l'influence que les systèmes d'information numériques (SIN) exercent sur la vie des organisations et celle de leurs salariés. Les articles qui le composent relèvent d’un ensemble étendu de disciplines (sociologie, ergonomie, économie, science politique, archéologie, informatique, etc.). Ce numéro traite des SIN comme dispositifs politiques, et analyse les mutations du travail et de l’autonomie des individus et des collectifs, les modifications des rapports de force au sein de l’organisation, ou encore la façon dont les SIN soutiennent ou entravent la démocratie dans les organisations.
Les textes présentent une grande diversité de terrains d’enquête ou d’expérimentation : organisations théâtrales, plateformes de mobilité, archéologie, archives publiques, transport de marchandises, services de santé, université, etc. Les recherches présentées décrivent un paysage nuancé de l’influence des SIN sur le travail : risque de délitement des collectifs, travail « empêché », recherche de l’acceptabilité sociale d’un SIN plus que de sa pertinence, mais aussi utilisations inventives d’un SIN (non prévues par ses concepteurs), résistances professionnelles conduisant à l’évolution du système, ou encore préconisations pour améliorer un SIN au regard de son influence sur la démocratie dans l’organisation.