Défini comme l'opposition systématique à l'institution militaire, mais bien distinct du pacifisme, l’antimilitarisme naît avec les mutations de la guerre, le renforcement de l’État, le resserrement des liens qui pèsent sur la société. Idéologie militante pour certains, qui le revendiquent jusqu’à l’engagement insurrectionnel, il n’est qu’une émotion mineure pour d’autres, dégoûtés par la caserne ou l’uniforme. Il désigne en tout cas un continuum de pratiques variées dont ce livre analyse les formes et les enjeux, les développements et les reflux, afin d’éclairer d’un jour nouveau l’envers de la construction de l’État. Car l’étude de l’antimilitarisme révèle l’existence de différentes conceptions de la modernité politique et culturelle et permet d’en questionner les confrontations.
Souvent étudié dans une perspective militante, l’antimilitarisme n’est plus aujourd’hui au centre du débat public, il est donc temps d’en écrire l’histoire. Fruit de recherches pionnières et discutées collectivement, ce livre offre la première synthèse scientifique sur la question, sans équivalent international. Mobilisant trente-cinq spécialistes des XIXe et XXe siècles, il articule un récit d’ensemble continu et rythmé avec des éclairages détaillés mettant en valeur la diversité des acteurs, des événements et des espaces, prenant en compte la dimension impériale et ouvrant des pistes de comparaison internationale.
Contributions de
Julie d’Andurain, Philippe Artières, Carole Aurouet, Laurent Bihl, Jérôme Bocquet, Philippe Buton, Bénédicte Chéron, Virgile Cirefice, Claude Collin, Philippe Darriulat, Laurence De Cock, Jean-Numa Ducange, Nicolas Dujin, Alexandre Dupont, Armelle Enders, Régis Forgeot, Éric Fournier, Christophe Gracieux, Anthony Guyon, Hélène Harter, Arnaud-Dominique Houte, Maxime Launay, Aurélien Lignereux, Marius Loris, Victor Louzon, Mathieu Marly, David Noël, Nicolas Offenstadt, Lionel Pabion, Matt Perry, Céline Piot, Vincent Robert, Odile Roynette, Alain Ruscio et Jean Vigreux.