La violence de l'homme médiéval n'est pas celle que l'on croit : les travaux du XXXIe congrès de la Société des historiens médiévistes de l'Enseignement supérieur public, réuni à l'université d'Angers en mai 2000, ont fortement contribué à le démontrer. L'homme médiéval n'est, en lui-même, ni barbare ni cruel.
Certes, il existe de multiples occasions de conflits au Moyen Âge, des querelles entre voisins aux grands chocs des nations. Mais mettre un frein à la violence, rétablir la apix, restaurer le tissu social déchiré, bref ce que la résolution des conflits s'efforce d'obtenir, les hommes et les femmes de ce temps n'ont cessé de s'en préoccuper. Ils ont su puiser dans l'arsenal des codes et des normes, d'une étonnante variété, qu'ils ont lentement façonnés. De la palabre à l'écrit de la charte, des codes tacites de l'honneur aux droits savants, de l'amende pécuniaire à l'amende honorable, du miracle et du jugement divin à la justice royale, tous ces modes de résolution privilégient finalement la transaction plus que la contrainte.