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Gouverner les hommes, gouverner les âmes

XLVIe Congrès de la SHMESP (Montpellier, 2015)


Société des historiens médiévistes de l'Enseignement supérieur public (SHMESP)



Disponible chez ce distributeur :

Le thème du gouvernement médiéval, entendu comme l'ensemble des conditions dans lesquelles un pouvoir s’exerce sur une population, la domine, la contrôle, organise sa vie, a pris une importance nouvelle dans l’historiographie depuis une dizaine d’années. Les actes du congrès de la SHMESP, qui s’est tenu à Montpellier en 2015, visent à mettre en valeur l’intérêt de cette tendance récente, qui réside non seulement dans le dépassement d’une opposition souvent trop mécanique entre norme et pratique ou entre institutions et société, mais aussi dans un changement de perspective pour l’analyse de la formation et de l’évolution des grands cadres politiques. Car, s’il n’y a pas toujours eu d’« État » moderne ou pré-moderne, il y a toujours eu, semble-t-il, des formes de gouvernement caractérisées par la mise en œuvre plus ou moins souple de lois ou de règles.
Dans cette perspective, les auteurs ont étudié les champs lexicaux de la pratique du gouvernement, les diverses techniques et procédures administratives mises en œuvre dans les formations politiques médiévales en tout genre. Sont également abordés les liens idéologiques ou idéels qui existaient entre les détenteurs des pouvoirs et les groupes et individus qui leur ont été soumis, fidèles, obéissants. Dans le cadre des pratiques de gouvernement, certains thèmes ayant fait l’objet d’un renouvellement historiographique ces dernières années ont été privilégiés, comme les enquêtes, le contrôle des agents du pouvoir, les pratiques de dénombrement des populations ou les moyens de coercition. En outre, il n’est pas de pouvoir ou d’autorité durablement efficace sans le consentement des gouvernés. Ce consentement, qui vaut parfois délégation de pouvoir, passe par des formes de participation et/ou d’adhésion active ou passive. Le thème proposé invitait également à réfléchir aux liens, aux interactions et aux porosités entre les formes de gouvernement laïc et religieux dans les sociétés occidentale, byzantine et islamique.