Voici un homme qui, dès septembre 1914, s'est dressé contre la guerre et ses horreurs, qui a plaidé pour la réconciliation et la paix, et qui, vingt-cinq ans plus tard, « vieux combattant de la paix », apporte son soutien total à Édouard Daladier qui vient de déclarer, le 3 septembre 1939, la France en guerre avec l'Allemagne. Tel est le paradoxe de Romain Rolland, depuis la publication de Jean-Christophe et Au-dessus de la mêlée jusqu'au combat antifasciste et à l'acceptation de la guerre. Comment comprendre ce parcours qui peut sembler contradictoire et qui, aux yeux de certains, a eu valeur de reniement ?
Cet ouvrage, issu d'un colloque tenu à Vézelay en octobre 2008, tente de répondre à cette question à travers des études tant littéraires qu'historiques, qui montrent quelle évolution douloureuse et compliquée a menée Romain Rolland au-delà du « pacifisme ». Elles révèlent en particulier un Romain Rolland inattendu qui, dès juin 1940, témoin impuissant, regrettant une impossible réconciliation franco-allemande un instant entrevue, se retire dans la « vie de l'esprit ».
Ce livre rend ainsi hommage à l'originalité et à la grandeur d'un moraliste, précurseur de l'intellectuel engagé du XXe siècle.
Ont participé à cet ouvrage :
Claire Basquin, Antoinette Blum, Olivier Henri Bonnerot,
Michaël Boudard, Jean-Yves Brancy, Ashok Collins,
Bernard Duchatelet, David James Fisher, Chinmoy Guha,
Susann Gundermann, Marilène Haroux, Jean Lacoste,
Michel Margairaz, Gilbert Merlio, Jean-Pierre Meylan, Roland Roudil.