Dans la « déduction transcendantale » – pièce centrale de l´édifice de la Critique de la raison pure –Kant cherche à résoudre le problème du rapport de la pensée à l´être. Soucieux de parvenir à une explication intelligible et concluante de la possibilité de cette relation, le philosophe a reformulé à diverses reprises sa solution du problème. Malgré cela, le texte présente bien des difficultés qui ont fait l´objet de nombreuses interprétations. La « déduction » devient cependant plus accessible, si l´on tient compte du fait qu´elle est structurée autour d´un principe fondamental : le « principe de l´aperception », selon lequel toutes les représentations doivent être constituées de telle manière qu´elles puissent appartenir à un sujet unique. A partir d' un commentaire des paragraphes 15 à 27 de la Critique de la raison pure, le présent travail se propose de montrer que, pris comme fil conducteur, ce « principe de l´aperception », qui s´enrichit progressivement tout au long du texte, permet de restituer l´enchaînement rigoureux de l´argumentation kantienne.
Mario Caimi est docteur en philosophie de l´Université de Mayence.
Il enseigne l´histoire de la philosophie moderne à l´Université de Buenos Aires.
Auteur de plusieurs livres sur la philosophie kantienne, il a également traduit
en espagnol diverses oeuvres de Kant, dont la Critique de la raison pure
et les Prolégomènes.