La Mappa mundi d'Albi constitue l'un des exemplaires les plus anciens de représentation du monde en Occident. La cartographie antique n'est en effet connue que par des descriptions textuelles et des copies plus tardives. Ce document cartographique exceptionnel (inscrit en 2015 au registre Mémoire du monde de l’Unesco) ne se présente pas seul : il est conservé dans un manuscrit de parchemin, constituant un recueil de vingt-deux textes, copiés et reliés ensemble vers la fin du VIIIe siècle et conservé depuis dans le fonds de la bibliothèque du chapitre de la cathédrale d’Albi.
Bien que connus des spécialistes et souvent cités, la Mappa mundi d’Albi et le manuscrit dans lequel elle se trouve n’ont jamais fait l’objet d’une recherche approfondie. Les articles du présent volume proposent d’aborder l’étude du manuscrit dans son environnement médiéval, ouvrant des pistes pour des recherches futures et soulignant des points de méthode. Il s’agit tout d’abord d’une interrogation sur le contexte historique et intellectuel du manuscrit et les preuves avancées pour sa datation. Il est question de la persistance des modèles cartographiques antiques, des possibilités matérielles de leur transmission et de leur réception à Albi, et du lien entre la mappemonde et les textes qui l’accompagnent. La comparaison avec d’autres mappemondes et d’autres ouvrages géographiques du haut Moyen Âge permet de mieux comprendre les usages de cette image du monde dans le contexte monastique du chapitre d’Albi et plus largement, de l’essor intellectuel de l’Occident médiéval à l’aube de la Renaissance carolingienne.