En 1800, après la banqueroute des deux tiers de l'État et la liquidation d'une grande partie de la dette privée par l'hyperinflation des assignats, le marché financier français est à reconstruire. En 1900, Paris est la deuxième place financière du monde, au cœur du financement des États et des entreprises dans toute l'Europe et au-delà des mers. Comment cela s'est-il produit ? Quel est le rôle de la reconstruction financière napoléonienne autour d'une Bourse de Paris organisée par et pour l'État ? Celui des banquiers privés ou des intermédiaires boursiers ou financiers privés ou semi-publics ? Celui des entreprises soucieuses de lever des capitaux
par de nouvelles méthodes ? Comment les épargnants français ont-ils été mobilisés pour financer à la fois l'État, les entreprises de l'industrialisation, le développement des chemins de fer ou des services publics, mais aussi d'innombrables États et entreprises en Europe comme en Amérique, en Afrique ou en Asie ? C'est ce que tente de raconter ce livre qui traite à la fois des acteurs des marchés financiers, des institutions de l'argent (des caisses d'épargne à la Bourse, en passant par les banques), et des grandes transformations de l'économie française, en mettant au centre le financement de l'investissement, coeur de la croissance à long terme.
Sous la direction de Pierre-Cyrille Hautcœur, ce livre a été rédigé par une équipe composée principalement de jeunes chercheurs, qui a tenté de raconter cette histoire à la fois de manière chronologique et thématique en mettant au premier plan, dans chacune des grandes phases de transformation du marché financier français, le rôle clef d'une catégorie d'acteurs et d'institutions qui font à cette occasion l'objet d'analyses plus approfondies.
Ancien élève de l'École normale supérieure et ancien membre de la Fondation Thiers,
Pierre-Cyrille Hautcœur a été professeur de sciences économiques aux universités d'Orléans et de Paris I Panthéon-Sorbonne avant de devenir en 2005 directeur d'études à l'École des hautes études en sciences sociales et à l'École d'économie de Paris. Il a été désigné meilleur jeune économiste de l'année en 2003 par le Cercle des Économistes et Le Monde. Ses travaux portent sur l'histoire monétaire et financière de la France.
Ont collaboré à l'ouvrage :
Pierre-Cyrille Hautcœur, Zheng Kang, Carine Romey, Thierno Seck, André Straus.