Les trente-cinq études de ce volume, revues et mises à jour, retracent
l'histoire de la Gaule méridionale, appelée d'abord Transalpine puis
Narbonnaise, des premiers temps de la présence romaine aux débuts de
l'Antiquité tardive et montrent les transformations d'un monde provincial
sous l'empreinte de Rome. Une nouvelle géographie économique apparaît
avec le déplacement des centres de gravité, de Narbonne vers la vallée
du Rhône et Lyon. La romanisation de la société est autant politique
que religieuse. On assiste à une intégration réussie des élites – notables
issus de l'Italie et descendants des grandes familles aristocratiques
indigènes – mais également à l'ascension des représentants de la société
civique provinciale – le commun des détenteurs des magistratures et des
sacerdoces. S'épanouit alors au cours de la seconde moitié du premier
siècle av. J.-C. une culture de l'écrit qui se manifeste, en particulier
par l'abondante production épigraphique, dans les lieux funéraires, les
grandes demeures et les espaces publics urbains.
L'accès des grandes familles à l'ordre équestre et à l'ordre sénatorial, puis
leur participation au gouvernement de l'Empire viennent concrétiser, dès
le premier siècle ap. J.-C., le rapprochement entre l'Italie et cette partie
de l'Empire romain, dont le destin apparaît alors comme singulier, selon
l'expression de Pline l'Ancien : À la vérité, plus l'Italie qu'une province.
Cette somme érudite est appelée à devenir une oeuvre de référence sur
l'histoire de la Gaule narbonnaise.
Michel Christol a enseigné l'histoire romaine à l'université Paris 1
Panthéon-Sorbonne et a développé ses recherches au sein du Centre
Gustave-Glotz. Il a publié des ouvrages sur l'histoire de l'Empire romain
au IIIe siècle, sur l'histoire des provinces africaines et sur un grand érudit
nîmois, Jean-François Séguier.