À l'opposé d'une pensée objectiviste qui chercherait à saisir l’essence de la masculinité, ce livre explore la diversité des rapports de genre en fonction des appartenances de classe. L’enjeu est d’esquisser un espace social des masculinités en interrogeant ses principes de variation et ses invariants. Les contributions réunies portent ainsi sur des milieux sociaux volontairement très éloignés les uns des autres : organisations militantes d’extrême gauche et d’extrême droite, RATP, club mondain, agences publicitaires, ONG, etc. En France ou à l’étranger, du XVIIIe siècle à nos jours, en passant par Mai 68, les auteurs et les autrices montrent combien les masculinités sont dépendantes des configurations sociales et politiques singulières dans lesquelles elles se déploient. Et pourtant, si elles apparaissent du même coup fragiles ou, à tout le moins, labiles, les masculinités font toutes l’objet d’un « gouvernement » qui perpétue la domination des hommes. Ces analyses – inédites, fines, localisées et non réifiées des masculinités – défrichent des pistes pour comprendre comment la domination masculine parvient à se maintenir en se recomposant sans cesse.
Contributions de :
Delphine Dulong, Keyvan Ghorbanzadeh, Zélie Jobert, Marine Lassery, Camille Masclet, Frédérique Matonti, Adèle Momméja, Malik Mouakher, Anton Olive-Alvarez, Bérangère Rocalve, Isabelle Sommier, Anne Catherine Wagner