Le numéro propose d'étudier les liens spécifiques et rarement évoqués entre la mémoire et l’énergie. L’objectif est de soulever les enjeux spécifiques posés par les systèmes énergétiques à la mémoire, et d’analyser les interactions entre les régimes d’historicité d’une société et ses modes de conversion de l’énergie. Elle mobilise des approches anthropologiques, géographiques, historiques, philosophiques, sociologiques, pour étudier des objets variés, de la patrimonialisation d’anciens sites industriels à l’articulation entre différentes conceptions de l’énergie (moderne, grecque, aztèque, vitaliste) et le rapport aux temporalités. Le numéro se déploie en trois grand axes : 1) « traces, absences et trous de mémoire » analyse les lieux (et non-lieux) de mémoire de l’énergie dans les corps, les environnements, les imaginaires; 2) « systèmes énergétiques et temporalités » examine l’interaction entre les modes de conversion et de représentation de l’énergie et la construction des temporalités sociales ; 3) « tradition, modernité et changement technique » analyse la disparition et la réapparitions d’usages et d’images dans les représentations des systèmes énergétiques passés ainsi que la manière dont ils opèrent dans le processus d’innovation.