De « Oyé » à « Haro », en passant par « Noël », les cris, si multiples et sonores, sont au Moyen Âge régulateurs des liens sociaux. Nous l'avons peut-être oublié. Cet ouvrage novateur vient nous le rappeler. Résultat d'un véritable travail de groupe, les études rassemblées dans ce volume visent à montrer que le cri, forme particulière de la parole, représente, dans une société largement dominée par l'oralité, un « acte de langage », une expression spécifique des sentiments et des émotions, un enjeu crucial dans les systèmes de communication et un outil politique, que rois, seigneurs et villes ont constamment utilisé afin de manifester leur pouvoir. Mais les cris ne sont pas propres au Moyen Âge. Une historienne de l'Antiquité et un historien du temps présent viennent à propos compléter l'analyse et montrent que le cri relève aussi d'une construction culturelle variant dans l'espace et dans le temps.
