Injustement méconnu en France, Pierre le laboureur est pourtant considéré outre-Manche comme une œuvre majeure de la fin du Moyen Âge, à côté des Contes de Canterbury de Geoffroy Chaucer. Son auteur, William Langland, y a travaillé toute sa vie, entre 1360 et 1390 environ, et nous a laissé un texte d'une richesse et d'une complexité extraordinaires, aussi bien sur un plan purement littéraire qu'historique. Il nous convie à un voyage dans la société de son temps, transformée par le prisme de ses rêves, et met en scène à travers la question centrale du salut de l'homme, toutes les interrogations d'une époque troublée – celle de la guerre de Cent Ans et des grandes pestes – sur les problèmes sociaux et politiques, psychologiques et religieux. La barrière linguistique explique sa faible renommée en France. Cette traduction se veut donc une invitation à la découverte d'une œuvre multiplue et susceptible d'enrichir la connaissance des derniers siècles du Moyen Âge.