Qu'en est-il du statut de la philosophie et de la condition des philosophes sous le joug de l'oppression ?
Résister en philosophe, philosopher en résistance, philosopher en résistant, philosopher quoi qu'il en soit, pour soi-même ou pour d'autres, penser pour ou avec les oppresseurs, cette situation, ces choix sont ceux qu'ont dû assumer entre 1940 et 1944, pendant l'occupation allemande, ceux qui avaient affaire à la philosophie, ceux qui l'enseignaient, ceux qui entendaient penser philosophiquement, ceux qui voulaient agir en philosophe.
Ce volume réunit un ensemble de communications présentées sur ce thème lors d'un séminaire organisé dans le cadre du Centre d'histoire des systèmes de pensée moderne de l'université Paris 1 Panthéon‑Sorbonne pendant l'année universitaire 2000-2001, et de journées d'études qui l'ont prolongé en 2002, ensemble dont une partie avait été publiée dès 2002 par la Revue philosophique sous la forme d'un dossier intitulé « Philosopher en France (1940-1944) ».
Quelle philosophie enseignait-on en France et en Allemagne pendant cette période ? Quel fut le rôle de Drieu La Rochelle dans l'expression d'un fascisme français ? Comment Henri Lefebvre affronta philosophiquement les défis de l'Occupation ? Comment expliquer que Jean Cavaillès s'engagea dans la résistance active ? Dans le Mythe de Sisyphe d'Albert Camus, le thème de l'absurde est-il un outil de résistance ?
Telles sont quelques-unes des questions posées dans cet ouvrage qui fournit des éclairages historiques et philosophiques de nature à susciter ou entretenir la réflexion, voire à guider l'exercice de la philosophie.
Avec les textes de : Santo Alessandro Arcoleo, Jean-Godefroy Bidima,
Olivier Bloch, Jacques Bonitzer, Raymonde Caloghiris, Fabienne Federini,
Manlio Iofrida, Florent Lillo, Günther Mensching, Guillaume Pigeard de Gurbert, Hélène Politis, Bruno Poucet, André Tosel, Frédéric Worms.