À l'heure où la religion est accusée d’inspirer tous les radicalismes, d’être un ferment de discorde entre les nations et les communautés, cet ouvrage s’interroge sur le rôle de la religion au service de la diplomatie et de l’entente entre les États. Le fait religieux est en effet, depuis longtemps, part intégrante de la « trousse à outils » des diplomates. Tout l’enjeu de cet ouvrage, qui rassemble plusieurs textes émanant de spécialistes universitaires ainsi que d’acteurs de la diplomatie, est d’évaluer, sur le long terme (XIXe-XXIe siècles) la nature de cet outil et son poids dans les relations internationales comme dans les conceptions des diplomates. L’attention est particulièrement portée sur les rapports qui se tissent entre les Églises et la France « laïque », celle de la Séparation des Églises et de l’État, tant la laïcité française, exclusive, demeure singulière et, comme le rappelait plaisamment Gambetta, ne constitue pas « un article d’exportation ». À travers divers exemples, l’ouvrage s’attache à montrer l’influence persistante et renouvelée du fait religieux dans la politique extérieure française, et à explorer cette dimension particulière de l’action culturelle.