Cet ouvrage, qui réunit des spécialistes des cités grecques et du royaume ptolémaïque, se propose d'interroger la notion d’identité dans les mondes grecs par le biais des processus d’identification, processus qui conduisent conjointement à singulariser un individu et à le différencier d’un autre pour pouvoir le reconnaître. Il procède de deux objectifs : tenter de dépasser l’effet de rupture suscité par la spécificité des sources conservées pour les cités grecques d’époque classique, d’une part, et pour les royaumes hellénistiques, d’autre part ; confronter la perspective sociale et la perspective juridique afin de cerner ce qui unit et sépare les tenants d’une histoire sociale à proprement parler et ceux qui centrent leurs objets sur les normes juridiques et les pratiques en contexte judiciaire.
Un premier groupe de cinq articles interroge ainsi le degré d’implication des instances de la polis ou de l’État monarchique en matière d’identification des personnes (A. Maffi, P. Ismard, U. Yiftach, Y. Broux – avec un éclairage complémentaire offert par M. Béraud pour le monde romain). Six autres contributions explorent plus particulièrement les relations et les tensions entre identifications individuelles et identifications collectives (R. Guicharrousse, M.-L. Sronek, L. Sot, K. Bouillot, S. Wackenier, L. Rossi). Trois études enfin sont centrées sur les pratiques d’identification en contexte judiciaire et parajudiciaire (N. Siron, É. Scheid-Tissinier, G. Baetens).